Octobre se finit, et après une série de postes à propos du cancer du sein sur nos réseaux, on revient pour vous récapituler ce qu’il y a de plus important : apprendre à connaître son corps pour déceler les éventuels signes de cancer au plus tôt.
S’autopalper, oui mais quand ?
Chaque mois. Pas seulement en octobre.
Choisis un jour fixe chaque mois, de préférence après la fin de tes règles (si tu les as encore) car tes seins seront moins sensibles.
Surtout si tu observes l’un des signes ci-dessous, prends rendez-vous chez un professionnel sans attendre. L’idée n’est pas de devenir experte du diagnostic, mais de connaître suffisamment ton corps pour repérer un changement. C’est la régularité qui rend l’autopalpation utile : tu sauras ce qui est normal pour toi.
Quels sont les bons gestes ?
- Observe tes seins devant un miroir
- Apprends à connaître leurs formes et leur taille.
Généralement, les deux seins n’ont pas la même taille. Quelques fois la différence est légère, mais souvent c’est assez visible.
=> tout changement de forme ou de taille est à surveiller. - Apprends à connaître l’aspect de leurs peaux.
=> détecte ce qui est inhabituel : l’aspect peau d’orange, des rougeurs, une zone retractée ou un épaississement - Vérifie tes mamelons.
=> un changement de couleur, des écoulements, si un des mamelons rentre vers l’intérieur au lieu de pointer… ce sont des signes à surveiller également.
2. Palpe et apprends à connaître le toucher de tes seins
Il faut que le palpé se fasse sur une peau « glissante ». Fais le donc soit avec un peu d’huile sur les doigts, soit sous la douche avec de l’eau savonneuse.
- Utilise la pulpe des trois doigts du milieu (index, majeur, annulaire), pas le bout ni les ongles.
- Fais de petits cercles en partant du bord externe du sein vers le mamelon, en couvrant toute la surface.
- Varie la pression : légère pour les tissus superficiels, plus ferme pour les tissus profonds.
- Répète des mouvements circulaires, en balayant le sein en spirale ou en quadrillages imaginaires pour ne rien oublier.
- N’oublie pas la zone entre le sein et l’aisselle : c’est là que se trouvent les ganglions lymphatiques.
- Termine par une légère pression sur le mamelon pour vérifier s’il y a un écoulement.
Ce qu’il faut observer
Voici les signes à surveiller, et pourquoi c’est important :
- Une boule dure ou une masse/grosseur nouvelle dans le sein ou sous le bras (même petite, même indolore.
=> C’est le signe qu’il se passe quelque chose d’inhabituel dans le tissu mammaire. C’est à surveiller surtout si la forme est irrégulière. Mais ne panique pas tout de suite “inhabituel” ne veut pas forcément dire “cancéreux”. Il peut ne s’agir que d’un kyste bénin ou d’une glande qui se développe. - Une zone plus ferme ou plus épaisse que le reste du sein.
Ou bien la sensibilité de la zone est différente en palpant.
Ou encore, une modification de la peau ou du mamelon (aspect de la peau, rougeur, irritation, fossette, plis…).
Ou encore un changement de la taille ou de la forme du sein
=> Il se peut que ce soient des signes que le tissu mammaire se modifie, et qu’une inflammation ou une tumeur se développe. Encore une fois, ne panique pas. Le geste le plus intelligent, c’est de vérifier, non pas de deviner. - Un écoulement inhabituel, quel que soit sa couleur, dès qu’il n’est pas dû à l’allaitement.
=> la plupart des écoulements sont bénins et peuvent être dus à un déséquilibre hormonal, une légère infection du canal lactifère ou un traitement hormonal. Mais s’ils sont couleur sang, brun, transparents ou proviennent d’un seul sein, ils peuvent être dûs à une infection sérieuse ou une tumeur. L’écoulement pouvant être le seul signe visible, il vaut toujours mieux consulter. - Une gêne ou une douleur persistante, douleur localisée ou impression de chaleur.
=> C’est un peu comme un voyant lumineux sur un tableau de bord : il ne signifie pas forcément une panne grave, mais il indique qu’il faut regarder de plus près.
En général, une douleur dans le sein est liée aux hormones et c’est souvent avant l’arrivée des règles. Bénin, il peut aussi s’agir d’un kyste, d’une inflammation, d’un petit traumatisme, d’un muscle tendu…
Mais une douleur qui ne disparaît pas, qui s’intensifie ou qui s’accompagne d’un autre signe (boule, modification de la peau, inversion du mamelon, écoulement) doit donc toujours être vérifiée. - Une inversion du mamelon.
=> c’est une alerte car la tumeur ne “pousse” pas forcément : parfois elle attire les canaux, un peu comme si on tirait doucement sur une ficelle sous la peau.
Ne t’alerte pas si la position normale de tes mamelons est la position « rentrée vers l’intérieur ». C’est une caractéristique anatomique naturelle, présente dès la puberté, et qui n’a rien d’inquiétant.
Donc pas d’inquiétude si : les deux mamelons sont semblables, ils peuvent ressortir sous la chaleur, une stimulation ou pendant l’allaitement, et il n’y a pas de douleur, ni de changement récent.
Tu l’auras compris, plus tôt tu t’habitues à t’observer et à connaître ton corps, mieux c’est ! Et dans tous les cas, ne panique pas car le stress n’aide jamais. Consulte en cas de doutes. Toujours. Ne reste pas dans la supposition.
Où se faire dépister ?
Nous avons trouvé quelques lieux de dépistages disponibles à Madagascar sur le net. Si tu en connais d’autres, n’hésite pas à les indiquer en commentaire (avec les numéros et les tarifs si possible).
À Antananarivo :
- CHU Andohatapenaka. Selon l’article d’Orange Madagascar, ils auraient un mammographe. Le tarif annoncé est d’environ 100,000ar
- Centre Imagerie Médicale
- Centres de santé Kintana Ambatomena (fondation Akbaraly). Durant octobre rose, le dépistage est gratuit.
En province :
- Clinique Ave Maria à Antsirabe. Selon l’article de l’Express de Madagascar, ils ont un mammographe avec numériseur remis par le Japon.
- CHU Andrainjato à Fianarantsoa. Avec le CHU d’Andohatapenaka, c’est le second hopital public à disposer d’un mamographe
- Centre Rex (fondation Akbaraly), également à Fianarantsoa. Durant octobre rose, le dépistage est gratuit.
- Hôpital Candide-VIM (fondation Akbaraly), à Majunga. Durant octobre rose, le dépistage est gratuit.
En conclusion
L’autopalpation mammaire est un geste essentiel, simple et gratuit. Il est important que tu apprennes à l’intégrer dans ta vie, car malheuresement ça n’arrive pas qu’aux autres. Elle permet souvent de détecter tôt. Et à Madagascar, des hôpitaux ou cliniques publiques et privées s’équipent progressivement pour faciliter l’accès au dépistage (mammographie), ce qui rend le dépistage de plus en plus accessible.
Si tu sens quelque chose d’inhabituel, même petit, fais-toi examiner sans tarder. Chaque jour compte, et le dépistage précoce sauve des vies.
Prends soin de toi <3